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26 mai 2021De l’examen d’entrée en vétérinaire à la deuxième année par une étudiante française en Slovaquie
Une jeune étudiante française en deuxième année de vétérinaire à Kosice en Slovaquie nous explique ses premiers depuis l'examen d'entrée aux premiers mois sur place
Comme nous en avons pris l’habitude, nous vous proposons un entretien avec une étudiante à l’université vétérinaire de Kosice qui a choisi d’intégrer le cursus post-BAC de 6 ans. Elève au CNED jusqu’en terminale, notre étudiante a préparé son entrée avec rigueur et sérieux. Elle va nous expliquer ses choix, son approche de l’examen et son ressenti sur le niveau des cours.
Parcours Médecin : En guise d’introduction, pourriez-vous nous dire quel était votre parcours et ce qui a motivé votre choix de tenter l’examen d’entrée au parcours de 6 ans de l’université vétérinaire de Kosice ?
AJ : J’ai passé mon baccalauréat en candidate libre après plusieurs années de scolarité avec le CNED. A l’origine j’avais prévu de candidater pour une école vétérinaire en Roumanie mais durant mon année de terminale j’ai découvert vers mars/avril qu’il était possible également d’étudier en Slovaquie. Au vu de mon parcours atypique j’ai préféré tenter là-bas car j’avais la chance de pouvoir faire mes preuves grâce au concours d’entrée. Directement après mes résultats du BAC, j’ai commencé à réviser tous les jours pour me préparer à l’examen d’entrée à l’université vétérinaire de Košice pour le parcours en 6 ans.
Parcours Médecin : Pouvez-vous nous dire comment s’est passé votre processus d’admission et en particulier votre examen d’entrée ?
AJ : J’étais assez stressée pour l’examen d’entrée que je devais passer fin août. Parcours Médecin m’a conseillé de me réparer avec les deux livres de préparation à l’examen pour la biologie et la chimie et j’ai révisé tous les jours durant l’été.
Parcours Médecin propose depuis cette année gratuitement à ses étudiants les manuels de préparation aux examens d’entrée.
L’examen comportait 60 questions de chimie en 1h puis la même chose en biologie. Il y avait des questions ouvertes comme du QCM.
Je pense qu’il faut réviser régulièrement car il y a 750 questions dans chaque livre donc 1 250 en tout, c’est impossible à faire à la dernière minute. Une bonne préparation est donc indispensable.
Parcours Médecin : Cela fait une bonne transition sur la préparation à l’examen qui peut paraître stressant ? Avez-vous une recette miracle ?
AJ : La quantité de travail était impressionnante au début, je me suis donc obligée à répondre à un certain nombre de questions tous les jours avec un chronomètre sans exception (même en vacances) afin de les avoir vues 2 fois chacune. Lors du premier « tour » je cherchais à bien comprendre si j’avais faux en cherchant des explications sur internet ou auprès d’autres amis étudiants. Je notais mes résultats et observations afin de pouvoir comparer si j’avais appris de mes erreurs la seconde fois et pouvoir éventuellement relire l’explication si besoin. Grâce à cela, j’étais stressée mais prête pour l’examen d’entrée. J’ai trouvé le temps adapté au nombre de questions. Si l’on ne traîne pas (1min/question), donc si l’on est bien préparé tout se passera bien.
Parcours Médecin : Et comment jugez-vous le niveau des questions ?
AJ : Le niveau varie entre terminale ou première et deuxième année de licence en France, il y a des questions assez simples, d’autres plus complexes et certaines étaient vraiment difficiles.
Parcours Médecin : Vous êtes maintenant en 2ème année. Quelles sont les matières au programme pour cette année et l'année précédente ?
AJ: Cette année reprend certaines matières de l’année précédente comme l’Anatomie ou la Biochimie, nous avons aussi de nouvelles matières comme la Génétique, la Physiologie ou l’Ethique. Au second semestre je vais également commencer la Microbiologie, la Nutrition, ou encore l’Economie.
Parcours Médecin : Vous sentez-vous prête à la sortie de votre BAC scientifique ? Le niveau des cours est-il abordable ?
AJ : J’avais peur de ne pas avoir le niveau en sortant du bac mais nous reprenons bien les bases dans chaque matière donc en suivant bien et en travaillant chez soi c’est faisable.
Parcours Médecin : Avez-vous déjà des séances de travaux pratiques ?
AJ : Nous avons de la pratique de laboratoire en première année comme par exemple en Chimie, en Biologie, en Biophysique, puis de la pratique avec les animaux en Anatomie, Physiologie ... plus particulièrement à partir de la deuxième année.
Parcours Médecin : Et les examens ? Comment cela fonctionne dans votre université ?
AJ : Chaque semestre dure 13 semaines à l’issue desquelles nous entrons en période d’examen jusqu’au début du semestre suivant. Durant cette période chaque professeur donne une liste de dates auxquelles il est possible de passer l’examen de sa matière et nous choisissons celle qui nous convient le mieux. Nous avons la possibilité de passer l’examen plusieurs fois (3 au maximum).
Parcours Médecin : Vous avez des étudiants venus de différents pays. Comment cela se passe-t-il ? Y-a-t-il une ambiance promotion ?
AJ : J’appréhendais d’être la seule française de ma classe mais finalement je m’entends très bien avec eux et je suis ravie de pouvoir connaître des personnes qui viennent d’horizons différents. C’est très enrichissant.
Parcours Médecin : Les études sont en anglais. Quel était votre niveau avant d’arriver à l’université ?
AJ : Mon niveau en anglais était loin d’être excellent, ce n’était pas ma première langue durant ma précédente scolarité, mais à force de devoir écouter, comprendre et communiquer on finit par progresser.
Parcours Médecin : La langue d’apprentissage en anglais : comment vous le vivez pendant les cours ?
AJ : Le langage scientifique est souvent transparent entre l’anglais et le français ce qui est une aide. Il y a aussi beaucoup de mots qui viennent du latin et là encore c’est un avantage pour nous.
Parcours Médecin : Au niveau des moyens pédagogiques, vous pensez que les équipements sont de qualité ?
AJ : Je n’ai jamais été à la fac en France et je n’ai donc pas d’élément de comparaison mais je trouve que nous sommes plutôt bien équipés, surtout que l’université rénove des bâtiments régulièrement en ce moment.
Parcours Médecin : A ce jour comment jugeriez-vous la qualité de l’enseignement ?
AJ : Les professeurs sont impliqués, et sont plutôt sympathiques dans l’ensemble.
Parcours Médecin : Avez-vous déjà un projet professionnel après vos études ?
AJ : Je souhaite pratiquer en clinique mais j’hésite encore entre ville ou rurale.
Parcours Médecin : Vous avez choisi un appartement ? Pourquoi ?
AJ : Je n’aimais pas trop l’idée de devoir partager ma chambre et que les sanitaires et la cuisine soit communs à tout un étage. C’est donc pour cela que j’ai choisi un appartement.
Parcours Médecin : Est-ce que la recherche d’un appartement a été compliquée ? Quel est le tarif mensuel approximatif qu’il faut prévoir ?
AJ : J’ai trouvé assez facilement, il y a beaucoup d’annonces sur les groupes Facebook. Il faut compter environ 450€ pour vivre en studio et 600€ pour une colocation à deux avec chacun sa chambre.
Parcours Médecin : Comment sont les logements à votre avis par rapport à la France ?
AJ : L’organisation est un peu différente, par exemple en Slovaquie c’est le propriétaire qui gère l’accès à internet. Les logements sont souvent meublés et bien fournis. Je les trouve plutôt pas mal.
Parcours Médecin : Connaissiez-vous la Slovaquie avant de venir à l’université ?
AJ : Non je n’y étais jamais allée et je ne m’y étais jamais intéressée non plus. C’était donc une découverte.
Parcours Médecin : Comment ont-ils géré cette crise sanitaire pour la vie quotidienne ou pour les études ?
AJ : Nous n’avons pas eu de confinement comme en France, ils ont fermé les commerces non essentiels ainsi que les écoles, lycées et universités. Il fallait assez rapidement porter un masque dès que l’on sortait de chez soi, se désinfecter les mains voir porter des gants pour faire des courses, les personnes âgées avaient un horaire spécifique pour faire leurs achats auquel nous n’avions pas le droit d’y aller. Les cours se sont donc déroulés à distance par MS Teams.
Parcours Médecin : Quel est votre regard aujourd’hui après quelques mois sur place même si c’est dans des conditions particulières ?
AJ : Je suis très heureuse d’avoir choisi la Slovaquie pour mes études, je ne regrette pas mon choix, même si la situation actuelle est particulière. Je trouve que c’est un beau pays.
Parcours Médecin : Avez-vous appris le slovaque ?
AJ : J’ai des cours de slovaque à l’université une fois par semaine pendant les deux premières années.
Parcours Médecin : Qu’est-ce qui vous a le plus étonné en arrivant ?
AJ : Le choix dans les magasins alimentaires qui est un peu restreint.
Parcours Médecin : Les gens sont-ils accueillants à votre avis ?
AJ : Oui, les gens sont plus calmes et respectueux qu’en France.
Parcours Médecin : Qu’est-ce qui vous manque le plus de la France à part votre famille ?
AJ : Le fromage et la charcuterie de France, ainsi que d’autres aliments. Les activités sont surtout en slovaque donc beaucoup sont inaccessibles comme le cinéma, le théâtre...
Parcours Médecin : Le coût de la vie est-il vraiment moins cher ?
AJ : Oui surtout au restaurant, dans les bars mais aussi pour les produits du quotidien ou l’essence.
Nous espérons que ce témoignage vous aura apporté des informations intéressantes et permis de mieux connaître cette destination et ce programme. Notre étudiante nous a amené une analyse intéressante à la fois sur son choix de passer par un examen d’entrée : pour se rassurer sur son propre niveau et pour s’assurer du niveau de l’Université ; ainsi que sur son implication et sa méthodologie pour y arriver. Elle nous a également expliqué comment la langue française de base latine était une aide précieuse pour la compréhension des cours et facilite l’apprentissage des cours en anglais. Destination méconnue il y a encore quelques années, la Slovaquie devient une destination beaucoup plus intéressante pour les étudiants français. La colonie française d’étudiants en Slovaquie s’agrandit ce qui permet une adaptation facile dans ce petit pays d’Europe central.