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Vétérinaires : des métiers variés mais en état de pénurie en France
La formation vétérinaire assurée en France par 4 écoles vétérinaires nationales (ENV) prépare aujourd’hui à des métiers plus diversifiés qu’il n’y paraît. Malgré une formation de haut niveau en France, certains métiers sont ainsi en pénurie. Les discussions actuelles sur les quotas d’immigrations économiques tendent d’ailleurs à montrer que nous avons besoin de médecins vétérinaires venus d’autres pays européens.
Les différents métiers après son diplôme de médecin vétérinaire :
En effet les possibilités sont particulièrement variées et permettent alors de travailler en profession libérale, comme salarié ou encore fonctionnaire. De toute évidence la profession la plus connue du grand public est bien sûr vétérinaire pour animaux de compagnie mais c’est loin d’être le seul débouché pour nos étudiants.
La profession de vétérinaire est réglementée et l’ordre national des vétérinaires est le garant de la qualité du service rendu.
Au 31/12/2018, la France comptait ainsi 18 548 vétérinaires et un peu plus de 8 000 établissements de soins. Mais dans quel secteur ?
Les vétérinaires pour animaux de compagnie :
Ils sont plus de la moitié à exercer cette profession libérale qui est en contact directe avec le public. Ils vont agir comme médecin mais aussi pratiquer eux-mêmes les anesthésies et la chirurgie.
Les missions principales seront avant tout les suivantes :
- Réaliser le diagnostic
- Faire l’ensemble des examens : radiographie, échographie, prises de sang et analyses…
- Prescrire les médicaments
- Conseil aux propriétaires sur les soins, les activités, la nutrition spécifique pour leurs animaux de compagnie
- Prévention des maladies
- Médecine générale et chirurgie pour les animaux
- Conseils d’alimentation
- Gestion de la reproduction (insémination artificielle, échographie…)
- Recherche : trouver les substances actives les plus adaptées
- Développement : trouver la formule administrable à l’homme, coordonner les études sur la formulation
- Enregistrement : responsable des dossiers d’autorisation de mise sur le marché
- Marketing
- Suivi des forces de vente
- Pharmacovigilance : suivi de tous les effets indésirables
- Conception du produit
- Fabrication
- Contrôle qualité : suivi de la qualité des produits avec des tests réguliers mais aussi ponctuels pour garantir la non dangerosité
- Commercialisation
- La sécurité alimentaire
- Le bien être animal
- Préservation des milieux naturels et de la faune
- Gestion des épidémies
- Des zones d’élevages plus clairsemées qui obligent à faire de nombreux Km
- Des contraintes importantes en particulier horaires avec des gardes et des permanences 24h/24h
- Un problème de rentabilité qui pousse les vétérinaires à privilégier le soin aux animaux de compagnie
Ces métiers comme beaucoup de professions libérales demandent une grande disponibilité avec des horaires parfois extensibles et des gardes à prévoir.
✕ Ils peuvent se spécialiser dans la médecine équine. Ils représentent 4% des vétérinaires en France.
Les vétérinaires ruraux ou mixtes :
Ils représentent également une part importante. Avant exclusivement ruraux, ces médecins ont de plus une activité mixte en s’occupant à la fois d’animaux de la ferme mais également d’animaux de compagnie.
Dans le cadre de leur activité en milieu rural, les médecins se déplacent sur les différentes exploitations pour effectuer des actes très variés avec tout le matériel nécessaire.
Les missions principales seront les suivantes :
Comme pour ses confrères spécialisés dans les animaux de compagnie la disponibilité est clé d’autant plus qu’il est nécessaire d’être disponible également la nuit en cas d’accouchement par exemple.
✕ Le vétérinaire rural possède un mandat sanitaire délivré par les pouvoirs publics. Il assure la veille sanitaire et la lutte contre les maladies contagieuses ou transmissibles à l’homme (par exemple H1N1).
Vétérinaire de l’industrie pharmaceutique :
Ils ne sont pas praticiens et ont souvent suivi une formation complémentaire.
Ils travaillent dans des groupes pharmaceutiques sur le développement de nouveaux médicaments dans les secteurs suivants :
Vétérinaire de l’agroalimentaire :
Comme pour l’industrie pharmaceutique, ces praticiens vont travailler pour des groupes agroalimentaires produisant des denrées alimentaires pour les animaux mais aussi pour des groupes produisant des produits alimentaires pour l’homme.
Les missions seront à la fois :
Vétérinaire des armées :
Cette profession spécifique comprend 70 officiers et assure l’ensemble des soins pour les animaux militaires (armée et gendarmerie) en particulier les chiens et les chevaux. Ces médecins peuvent être amenés à exercer sur des terrains extérieurs en fonction des besoins.
Ils assureront aussi des missions générales du service de santé des armées en veillant premièrement à la qualité des aliments des cantines, deuxième en contrôlant l’eau destinée à la consommation des militaires et finalement en surveillant les risques de transmissions de maladies à l’homme.
Vétérinaire inspecteur de la santé publique vétérinaire :
Il s’agit de fonctionnaires qui ont dû passer un concours d’entrée à la fonction publique. Ils sont de l’ordre de 900 en France.
Ces fonctionnaires vont par exemple contrôler l’hygiène des établissements utilisant des denrées alimentaires comme les abattoirs, les usines ou point de vente. Ils peuvent par ailleurs travailler sur des politiques publiques liées à la santé publique vétérinaire.
Les principaux domaines de compétences de ces médecins sont :
Et la pénurie alors ?
Dans le cadre des annonces gouvernementales autour des quotas d’immigration économique, la profession de vétérinaire est citée comme une profession en forte tension. Evidemment la situation est à nuancer puisque la tension n’est pas visible sur l’ensemble des métiers exposés précédemment mais sur les médecins vétérinaires ruraux, sur les métiers d’inspections et en pharmacie.
En effet nous avions précédemment déjà parlé des déserts médicaux pour les médecins généralistes. La situation est sans doute très comparable pour les médecins ruraux qui ne sont plus que 4 000 en France et dont le nombre a diminué de 2% en cinq ans.
En ce qui concerne la pénurie de vétérinaires ruraux, il existe plusieurs raisons :
Il faut souligner que ce constat pose plusieurs problèmes et tout d’abord une forte dégradation des conditions de travail des praticiens ruraux qui couvrent maintenant des zones géographiques très importantes avec une amplitude horaire élevée. Ensuite c’est le rôle de veille sanitaire qui inquiète également. En effet les vétérinaires ruraux sont les premiers observateurs des maladies des animaux de rente. D'où comment garder un maillage efficace pour garantir une détection immédiate des épidémies ou pathologies des animaux ?
En ce qui concerne les vétérinaires en pharmacie, la problématique est plus complexe puisque les métiers occupés par des vétérinaires pourraient l’être par d’autres profils mais les compétences des vétérinaires restent privilégiées par les groupes pharmaceutiques.
Pour ce qui est des métiers d’inspecteurs, la perspective du Brexit rend la situation un peu plus tendue sur les effectifs.
Ainsi la tendance s’inverse au profit de la médecine vétérinaire de ville qui elle progresse de 4% en 5 ans. De l’aveu même de Jacques Guérin, président du conseil national de l’ordre des vétérinaires, le recrutement des écoles est trop stéréotypé avec des étudiants issus de milieux citadins. A cause de ce constat, ces profils préfèreront s’installer en ville plutôt qu’à la campagne.
On estime le manque de vétérinaire à 150 en milieu rural, 150 sur les métiers d’inspecteurs et 700 en pharmacie.
✕Toujours selon le président de l’ordre des vétérinaires, la France, depuis des dizaines d’années, est confrontée à ce problème et tente de le régler en faisant appel à des médecins venant de l’Europe . C'est sans doute pour cela que l’ordre a depuis longtemps permis une équivalence des diplômes européens pour venir travailler en France. La France précisemment semble avoir fait le choix de limiter (probablement à cause du coût relativement élevé de la formation) le nombre d’étudiants formés estimant que la profession compte en Europe suffisamment de praticiens.
En conclusion, la France avec ses 4 écoles vétérinaires forme actuellement à peu près 640 étudiants par an. Mais la formation à l’étranger est une solution intéressante pour les jeunes étudiants motivés pour exercer cette profession. Par conséquent, plusieurs pays permettent aux étudiants français de poursuivre leurs études en français ou en anglais. Certains programmes post licence en anglais sont d’ailleurs proposés en Slovaquie sur une durée de 4 ans. Alors n’hésitez pas à tenter votre chance. L’Europe vous offre peut-être la chance de réaliser votre rêve !!!