Médecin vétérinaire : des métiers variés mais en état de pénurie
28 janvier 2020Parcours Médecin à la rencontre d’une étudiante en pharmacie à Brno
31 mars 2020La réforme des études de santé : quel impact sur l’accès aux formations de kinésithérapie ?
La formation au métier de kinésithérapeute : les changements de la réforme
Après la réforme de la PACES, c’est maintenant la sélection aux formations de kinésithérapie qui fait peau neuve. L’objectif est, comme pour le passage de PACES à MMOP, à la fois de diversifier les profils s’inscrivant à ces formations, de permettre une meilleure orientation aux étudiants non sélectionnés et de mettre en place une pédagogie évitant le gâchis de la PACES.
A ce stade la réforme n’est pas encore complètement figée mais nous allons vous décrypter les grandes lignes de cette réforme avec les 3 voies de sélection en cours de préparation.
Après 1ère année de licence STAPS ou BIOLOGIE
Cette première voie d’accès ne changera vraisemblablement pas. Il existe déjà aujourd’hui la possibilité après avoir validé sa première année de Licence en Biologie ou en STAPS d’intégrer sur dossier les IFMK (Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie).
Cette voie d’accès demande d’excellents résultats à l’issue de la première année. Si l’étudiant n’est finalement pas admis, il a la possibilité de poursuivre ses deux années de licence.
Attention pour être candidat, l’étudiant doit absolument valider sa première année.
✕Une nouvelle licence spécifique « accès santé » (PASS)
A l’image de la réforme de la filière médecine - pharmacie, nouvelle MMOP, la filière d’accès aux études de kinésithérapie devrait se doter d’une licence PASS.
Cette licence aura les caractéristiques suivantes :
- Accessible sur Parcoursup
- Une majeure santé spécifique (PASS)
- Une mineure au choix (ex : droit, économie…)
- La phase d’admissibilité : elle contiendra l’enseignement de l’anglais et les principales matières des métiers de santé ainsi que les autres matières de licence. L’évaluation contiendra encore des QCM mais l’objectif est de réduire leurs nombres et d’y substituer des épreuves écrites et orales.
- La phase d’admission : à l’issue de la phase d’admissibilité certains étudiants seront admis directement et d’autres devront passer par des oraux qui seront au minimum de deux.
Sous condition de validation de la première année de licence, l’étudiant pourra postuler aux IFMK. L’admission se fera sur dossier en fonction d’une moyenne qui sera fixée par chaque faculté. L’idée d’un oral est également à l’étude pour ceux qui n’auraient pas atteint la moyenne fixée. Cette première année sera intensive avec un travail personnel très soutenu.
Si l’étudiant n’est pas admis, le redoublement sera interdit mais il aura la possibilité de continuer en deuxième année de licence dans la mineure choisie en première année.
✕ Cette licence ne sera disponible que dans les universités disposant de facultés de médecine.
Une licence disciplinaire avec une option « accès santé » : L.A.S
Il s’agit de licences différentes des licences spécifiques permettant déjà un accès en kinésithérapie (Biologie et STAPS).
Il faudra choisir en complément de cette licence (lettres, économie-gestion…) l’option accès santé qui offre un enseignement complémentaire adapté aux filières de santé.
Si la première année de licence est validée, il est possible de poser sa candidature pour les études de kinésithérapie. En cas d’échec, le candidat pourra poursuivre sa licence en deuxième année.
Si la première année n’est pas validée il ne sera pas possible de déposer son dossier dans une IFMK mais il sera possible de redoubler sa première année ou de faire un nouveau choix sur Parcoursup.
Ce que change la réforme ?
Evidemment la suppression de PACES doit permettre de limiter les échecs des jeunes lycéens et favoriser la poursuite d’un parcours professionnel quelque soit le résultat de la première année. En effet l’ancienne PACES ne donnait pas d’équivalence de première année de licence.
L’autre changement majeur résidera dans le mode de sélection. Il se fera en deux phases : admissibilité et admission.
La réforme va également instituer des quotas entre les candidats venant de licence L.A.S (inclus Biologie et STAPS) et licence spécifique PASS. Il semble que la répartition devrait être équitable avec 50% d’étudiants issus de chaque filière. Ce point doit satisfaire à l’objectif de la réforme de diversifier les profils.
Il n’en demeure néanmoins que ces filières resteront à la fois intensive et sélective puisque le nombre d’étudiants formés par la suite dans les filières de santé et en particulier dans les IFMK ne devraient pas drastiquement augmenter dans les prochaines années. Il faudra donc s’attendre à des possibilités limitées d’accès. Avec des coûts de formations en France variant entre 200 et plus de 9 000 euros par an, une autre voie d’accès possible est les études à l’étranger. De nombreuses universités en Europe proposent cette possibilité. Nous pouvons citer parmi des universités de qualité, l’université de Masaryk à Brno qui offre des études en anglais avec comme conditions d’accès l'obtention du BAC et la réussite à l'examen d’entrée en biologie et chimie. A l'issue de cette phase de sélection l'étudiant intègre directement un programme international reconnu partout en Europe.