Clin d’oeil d’une étudiante de médecine à l’université Charles de Prague

"L'aventure Prague" racontée par Donatienne B. étudiante à l'université de médecine Charles de Prague

Lors de notre visite annuelle à l’université de médecine Charles de Prague nous avons rencontré une étudiante française en troisième année qui nous a fait partager son expérience dans la plus ancienne faculté d’Europe centrale créée en 1348 qui a hébergé en son temps un certain Albert Einstein. Pensez que Parcours médecin vous supporte sur demande pour inscription à l’université de Prague.


Parcoursmedecin : Quel était votre niveau d'anglais en intégrant le programme ? Et aujourd'hui comment vous sentez vous en anglais ?

Donatienne B. : J'étais à l'école anglaise pendant presque l'intégralité de l'école primaire. Ensuite, j'étais dans le système français mais l'école avait toujours une section anglophone. Bref, j'ai le même niveau de langue en français et en anglais. Par contre, j'ai remarqué que beaucoup de mes amis de ma faculté ont progressé depuis qu'ils sont arrivés et se sentent bien plus à l'aise maintenant. C'est à l'oral de l'examen d'entrée que les professeurs vérifient que vous pouvez comprendre et discuter en anglais sans trop de difficultés.

Parcoursmedecin : Quand avez vous pris la décision de faire vos études en Tchéquie ? Après le Bac ?

Donatienne B. : Après le Bac, j'ai commencé des études de médecine à Genève en Suisse. C'est là où j'habitais à ce moment là. Médecine à Genève ressemble beaucoup au système PACES en France. C'est simple d'entrer en première année (12/20 au Bac) mais la compétition pour rentrer en 2ème année est rude . J'ai fait un an et demi là-bas. En redoublant le premier semestre, j'étais si près du compte que je ne voulais pas abandonner . Mais en Suisse, on ne peut pas se rattrapper sur le second semestre, il faut valider chacun des semestres indépendamment. Alors, il fallait trouver quelque part d'autre pour retenter médecine. J'ai fais un tas de recherches sur les études de médecine à l'étranger en anglais. Il y a tellement d'options ! Après il faut choisir celle qui vous correspond le mieux. A vrai dire, Prague n'était peut-être pas mon premier choix mais qu'est-ce que je suis contente du résultat !

Parcoursmedecin : Qu'est-ce qui a motivé votre décision de partir à l'étranger ?

Donatienne B. : Depuis toute petite j'ai l'habitude d'habiter à l'étranger. Je n'ai jamais habité dans un même pays plus de 5 ans. J'adore bouger et apprendre à m'adapter à une nouvelle ville. Les débuts sont difficiles à chaque fois mais ça vaut toujours le coup !

Parcoursmedecin : Avez-vous trouvé des différences culturelles ? Est-ce difficile à gérer ?

Donatienne B. : Les tchèques ne sont pas connus pour être aussi accueillants que les habitants des pays latins disons. Cela s'explique par leur histoire difficile notamment... Mais je remarque que la nouvelle génération est très ouverte et dynamique . Nous apprenons le tchèque avec la faculté pour pouvoir discuter avec les patients à l'hôpital. Les tchèques sont souvent très touchés de voir des jeunes qui essayent d'apprendre leur langue très difficile. La barrière de la langue est donc dure à faire face pendant la première année quand on cherche son appartement ou à contacter un plombier par exemple. Heureusement, la faculté nous aide beaucoup pour ça, notamment nos supers profs de tchèque.

Parcoursmedecin : Comment jugeriez-vous votre 1ère année :

Dans votre capacité à vous adapter à un nouvel environnement ?

Donatienne B. : Il s'agit de vivre loin de sa famille, beaucoup travailler et en même temps gérer son appartement, son loyer, ses lessives etc... Ce qui est sympa à Prague, c'est que nous étions tous dans le même bain. On est tous loin de chez soi donc on se crée notre propre famille d'amis à Prague. Et c'est ça qui rend les études ici géniales. On est loin de cette compétition malsaine de la PACES. C'est l'entraide qui règne . De plus, être entouré par des jeunes qui viennent d'absolument partout, il n y a rien de plus enrichissant. On en profite beaucoup pendant les vacances d'été d'ailleurs...

Dans votre capacité à suivre le programme ?

Donatienne B. : On commence en première année entre 60 et 90 personnes, ça varie chaque année. On est tous ensemble pour les cours en amphithéâtre mais en petits groupes d'une douzaine seulement pour les cours de tchèques et les travaux pratiques. On peut facilement aller parler aux professeurs et poser nos questions sur le programme, les examens ou les matières. Pour chaque année de "Freshers" (les nouveaux étudiants de la première année), les "upper years" organisent une Fresher's week avant que les cours commencent. C'est le meilleur moyen pour déjà rencontrer les autres nouveaux et aussi pour rencontrer les upper years. Ces derniers nous aident beaucoup: ils nous donnent leurs notes, leurs conseils, leurs expériences à tel ou tel examen etc...

Les matières les plus exigeantes ?

Donatienne B. : En première année, les matières les plus exigeantes sont l'anatomie et l'histologie . Le système est très différent de la PACES. Au lieu d'avoir pleins de matières en un an, on étudie par exemple 2 grandes matières et 3 plus petites, et ceci plus en profondeur . Ce qui est exceptionnel à la Charles University en anatomie, il y a deux semaines de dissections de cadavres. Une autre bonne chose dans cette faculté c'est qu'on n’a pas juste un examen énorme à la fin du semestre. Pour une majorité des matières, on doit passer des tests une ou deux fois par mois. Ca nous pousse à avoir une certaine régularité et une fois le test passé, à pouvoir décompresser! Les examens finaux sont toujours des oraux . Ca peut faire peur au début et rajouter du stress mais les professeurs en sont conscients et on s'y habitue. Je préfère nettement pouvoir m'expliquer avec des mots au lieu de cocher des cases A, B, C, ou D... Le professeur peut voir si on a bien travaillé et ça les intéresse de voir comment on réfléchit.

Parcoursmedecin : Quels progrès avez-vous noté depuis ces 3 années d'études ?

Donatienne B. : J'ai enfin trouvé quelles étaient les bonnes méthodes de travail pour moi . C'est quelque chose qu'on ne peut apprendre que par soi-même avec de l'expérience. A Genève je travaillais énormément mais je m'attardais sur les détails au lieu d'aller droit au but. Maintenant j'essaye à tout prix de commencer à apprendre dès que j'ai compris ce que je lis ou j'entends. Je remarque que les quantités de choses à apprendre avec les années ne diminuent pas mais ma capacité à apprendre augmente ! Toutes les matières finissent par se compléter, surtout en 3ème année et c'est super motivant. Je note aussi mes progrès en tchèque ! Apprendre une langue tout en faisant médecine, c'est de la folie mais personnellement, je trouve que c'est une opportunité merveilleuse.

Parcoursmedecin : Avez-vous toujours su que vous souhaitiez devenir médecin ? Est-ce grâce à un environnement familial ?

Donatienne B. : Personne dans ma famille proche est médecin ou travaille dans le domaine de la santé. Cet intérêt pour le corps humain , de savoir tout ce qui passe sous notre peau, c'est vraiment sorti de nulle-part. J'ai toujours été intéressée par la médecine et quand il s'agissait de choisir sa voie, rien d'autre ne me tentait plus. Peut-être les langues mais apparament, l'un n'empêche pas l'autre !

Parcoursmedecin : Quels conseils donneriez-vous à un jeune étudiant français qui souhaite intégrer cette formation ?

Donatienne B. : Venez à Prague ! C'est une ville super étudiante, pas cher et magnifique !