La maladie d’Alzheimer : des perspectives médicales encourageantes

Les causes précises de la maladie d'Alzheimer restent en grande partie inconnues, bien que des facteurs génétiques et environnementaux aient été identifiés. Parmi les hypothèses principales, on trouve :

1. Accumulation de plaques amyloïdes : Les plaques formées par la protéine bêta-amyloïde s'accumulent entre les neurones, perturbant leur fonctionnement.
2. Formation de dégénérescences neurofibrillaires : Ces dernières sont causées par l'accumulation de protéines tau anormales à l'intérieur des neurones, entraînant leur mort.
3. Facteurs génétiques : Des mutations génétiques, comme celles des gènes APP, PSEN1 et PSEN2, augmentent considérablement le risque de développer la forme héréditaire de la maladie.
4. Facteurs de risque environnementaux : L'âge avancé, les antécédents de traumatismes crâniens, les maladies cardiovasculaires et les faibles niveaux d'éducation ont également été identifiés comme contributeurs.

Évolution de la maladie et statistiques françaises - État des lieux depuis 30 ans

En France, le nombre de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer a considérablement augmenté au cours des trois dernières décennies en raison de l'allongement de l'espérance de vie. Selon les données de Santé Publique France :

• En 2020, environ 1,2 million de personnes étaient touchées par une forme de démence, dont une majorité due à Alzheimer.
• En 1990, ce chiffre était d'environ 500 000.

Cette augmentation s'explique principalement par le vieillissement de la population. En parallèle, une meilleure reconnaissance et un diagnostic plus précoce ont contribué à une prise en charge plus large des patients.

Tendances à venir

D'ici 2050, il est estimé que le nombre de cas pourrait atteindre 2,1 millions en France si aucune avancée majeure en matière de prévention ou de traitement n'est réalisée. Cependant, des efforts sont en cours pour réduire les facteurs de risque modifiables, tels que le tabagisme, l'hypertension et le diabète.

Avancées médicales en matière de traitement

1. Médicaments

Jusqu'à récemment, les traitements disponibles, comme les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase (donépézil, rivastigmine) et la mémantine, ne visaient qu'à atténuer les symptômes sans freiner la progression de la maladie. Toutefois, ces dernières années, de nouvelles thérapies prometteuses ont émergé :

• Anticorps monoclonaux anti-amyloïdes : En 2021, l'approbation aux États-Unis de l'aducanumab (sous certaines conditions) a marqué un tournant. Cet anticorps vise à réduire les plaques amyloïdes, bien que son efficacité clinique reste débattue. En Europe très récemment en novembre 2024, c’est le Leqembi, également un anticoprs monoclonal, qui est autorisé par l’Agence européenne des médicaments. Toutefois ces traitements ne s’adressent aujourd’hui qu’à des patients en début de maladie.
• Thérapies ciblées tau : Des essais cliniques explorent des traitements ciblant les agrégats de protéines tau, responsables des dégénérescences neurofibrillaires.

2. Thérapies innovantes

• Immunothérapie : Des vaccins contre les protéines amyloïdes et tau sont actuellement en phase d'étude, offrant l'espoir de prévenir l'apparition de la maladie.
• Thérapie génique : Des recherches sont en cours pour corriger les mutations génétiques impliquées dans les formes héréditaires de la maladie.

3. Approches chirurgicales et technologiques

Bien que la chirurgie ne soit pas une solution directe pour traiter Alzheimer, les technologies innovantes telles que les implants cérébraux et la stimulation cérébrale profonde (DBS) sont testées pour améliorer les fonctions cognitives chez certains patients. Par ailleurs, l'intelligence artificielle est utilisée pour détecter la maladie à ses stades les plus précoces grâce à l'analyse d'images cérébrales et de biomarqueurs.

Activités durant le parcours de soin :

Au-delà de l’approche « médical », le traitement prend aussi la forme d’activités qui peuvent être réalisées individuellement ou en groupe pour travailler la mémoire, favoriser la vie relationnelle ou garder une activité physique. On peut citer :

• Ateliers de méditation
• Ateliers de méditations cognitives
• Gymnastique douce
• La marche

L’objectif est de garder des capacités de communication.

Conclusion

La maladie d'Alzheimer demeure un défi majeur pour la société, tant en termes de santé publique que de recherche médicale. Bien que les traitements actuels ne permettent pas encore de guérir ou de stopper la progression de la maladie, les avancées récentes offrent des perspectives encourageantes. La combinaison de diagnostics précoces, de thérapies innovantes et de stratégies de prévention pourrait transformer le futur des patients atteints de cette maladie. En parallèle, la mobilisation des chercheurs, des soignants et des décideurs politiques est essentielle pour relever les défis liés à ce fléau du vieillissement. De nombreux groupes de recherche travaillent sur des solutions innovantes comme le CEITEC à Brno en République tchèque à la pointe dans de nombreux domaines. Cette émulation scientifique est particulièrement bénéfique à l’université de médecine de Masaryk de Brno qui offre un cursus de haut niveau en médecine pour des étudiants étrangers (programme en langue anglaise).